Nouvelle Sribay "Nous sommes là"


🍄🎃Bonjour, bonjour,🎃💀


Aujourd'hui on change un peu, on raconte une histoire avec plus de mots que d'images!

A suivre une nouvelle écrite et publiée sur Scribay, une plateforme auteurs/lecteurs, dans le cadre d'un défi.
Le thème était "On l'appelait la bête"
Dans ce récit vous avez vu une bête. Où, quand, par quel malheureux ou heureux hasard ? A vous de nous le dire durant votre histoire, le texte peut avoir des descriptions très précises ou au contraire minimalistes, le style est libre.
La seul contrainte est que vous avez vu cette bête.
Alors bonne chance à tous !
Vu qu'on n'est pas loin d'Halloween j'ai trouvé que c'était de saison!
Vous pouvez retrouver la publication originale ici.
En espérant que le texte vous plaise,
Bonne lecture !

On avait des doutes depuis quelques jours… Depuis que Peter était parti en fait. Oui, maintenant que j’y pense, c’est dès le soir de son absence qu’on l'a entendue rôder. On est formé bien sûr. Tous. Mais aucun d’entre nous n’en n’a jamais vue. Il n’y a pas d’anciens ici… Mais c’est pas grave. On sait ce qu’il faut faire. Enfin on l’espère. On connaît les règles. On connaît leurs forces. J’ai un peu peur quand même. Je ne sais pas à quel point ils peuvent être grands… ou laids…
Boule est au poste de vigie ce soir. De sa position il peut surveiller les portes, toutes les portes. Pas de chance pour nous, Plume et GrosJo sont restés coincés dans le fort carton. Ils ne peuvent pas voir grand chose de là-bas. Pas grave, je sais qu’on pourra compter sur eux s'il le faut. Près du coffre Moustache protège les petits. Il a fait profil bas toute la journée pour se mettre en position, centimètres par centimètres, petit pas par petit pas. Que j'aimerai que Peter soit là. Les radiateurs se sont remis à chauffer il y a peu et la nuit reprends de l’ampleur. L'équinoxe est passé et le solstice est en chemin. C’est peut être pour ça que ça ose se rapprocher. J’ai pas sommeil, ça va. Je me redresse doucement. Il faut rester discret. On aura bientôt plus de lumière. Ça n’arrangera rien évidemment. La veilleuse faiblit. En plus il y a du bruit au dehors. Du vent et de la pluie. L’automne, toujours pareil. Vivement l’hiver, j’aime bien la bouillotte castor. Il est un peu lent mais plutôt sympa dans son genre. Je me penche un peu pour vérifier qu’elle dort bien. Oui. Le souffle est lourd et lent. C’est bien. Je croise le regard de Loup. Il me fait signe. Tout est OK.
Quoi?
Je me retourne vers la fenêtre. La pluie contre les carreaux. Fichue averse. Ça tapote sans cesse. Ça craque. Le chêne du jardin. Ca grince. La balancelle qui s’est libérée. Ça grogne. …. Ça grogne ? Loup? Loup tu as entendu? La petite se retourne sous sa couette. J’entrevois Loup à peine un instant avant que le bras de Suzanne ne l’emporte de l’autre côté du lit. Je cherche Boule sur le bureau, dans l’angle, et c’est à cet instant que je la vois. La bête se tient là, juste en contre bas, entre la table de chevet et le lit. Je ne bouge plus. Boule n’a pas donné l’alerte… Il ne doit pas la voir derrière le meuble. A côté du réveil il y a un crayon, bien taillé, tout pointu. Il est trop loin et il faudrait que je passe par dessus la créature. Peut-être qu’en me penchant… Je me redresse à peine. Les yeux de la bête s'obscurcissent. Elle grogne. Un son grave, bas, à peine audible. Ses pupilles sont énormes et sombres, très sombres. Elle bouge légèrement. Je ne devine que le haut de sa tête. Je réalise soudain l’odeur, des notes de bonbons et… et de… de quelques chose de décomposé je crois… La bête grogne à nouveau. Le haut de son corps s’élève et la lueur de six longues griffes tranche dans l’obscurité. La faible radiance de la veilleuse me fait mieux deviner mon adversaire. La créature possède deux petites oreilles miteuses, de part et d’autre d’une large mâchoire, des naseaux brillants et des moustaches flasques. Je regarde au delà. Boule la voit lui aussi maintenant. Il est immobile. Il m’interroge du regard. J’hoche imperceptiblement la tête. Non. Il faut rester calme. Soudain la patte bardée de griffes s’avance. Je me dresse. Je ne réfléchis pas. Suzanne dors. Mon bourrage est dense. Je ne tremble pas. Du haut de mes 38 centimètres et de mon bidon rebondi je fais barrage. Je suis fort. Je suis déterminé. Et la bête le sait. Derrière Boule est debout, lui aussi. Moustache a senti quelque chose. Plume et GrosJo sont aux aguets. Et la bête le sait. Elle est seule. Elle se recroqueville, s’abaisse. Il y a un comme un gargouillis puis elle glisse dans les ombres d’où elle est venue. La bête est partie. Nul doute que les créatures du placard reviendront, celle la ou d’autres. Elles sauront maintenant qu’elles seront accueillies. Ce n’est pas parce que Peter est coincé chez le vétérinaire que la petite est sans défense. Qu’on se le dise, nous sommes là.
Ps: Je sais que je fais 38 centimètres parce que quand Suzanne a eu sa première règle pour l'école, on a joué avec.


Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Mon premier feutre CHAMELEON

Thérianthropie